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  • VMY - Lundi 13 mai 2019

    • Le 13/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Lundi 13 mai 2019

    Mon citronnier est un roman court qui comporte 161 264 caractères... l'actuel roman ne comporte pour l'instant que 60 491 caractères, il ne sera jamais fini avant la fin de la résidence, je le savais mais maintenant je le constate.

    Charlotte a tenu promesse, elle m'a apporté il y a deux jours un vélo que je n'avais pas encore eu l'occasion d'essayer. Léger, avec 27 vitesses, il m'a permis de faire une boucle - Mont noir, Saint-Jans-Cappel, Bailleul, Météren, Mont noir - à peine 15 km en descente-montée-descente-montée, la dernière montée étant la plus dure, vent de face.

    J'ai dormi trois heures après ça, ce que j'imaginais être une courte sieste est devenu un profond sommeil duquel je suis sortie comme s'il s'agissait du petit matin. 18:30 sur le cadran de l'horloge et ma stupéfaction à croire que j'avais dormi près de vingt heures. Décalage horaire domestique, trois heures de perdues dans de drôles de rêves que je ne suis pas parvenue à retenir.

    Hier soir j'ai revu Riens du tout de Cédrick Klapish, le film est très daté années 90 et les dialogues savoureux. Un des acteurs ressemble à Danny Boon mais je découvre qu'il s'agit d'Antoine Chappey, l'anecdote n'a d'intérêt que pour moi, les Chappey étant une branche avunculaire de ma famille, par alliance.

    Lecture de Ces deux-là de Patrick Deville dont on voit une photographie de son bureau dans la salle d'exposition. Comment fait-il pour écrire derrière sa muraille de livres ?

    Il faudrait que j'aille à Lille.

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  • VMY - Dimanche 12 mai 2019

    • Le 12/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Dimanche 12 mai 2019

    J'oublie parfois de vous préciser que je travaille, la résidence d'écrivains Marguerite Yourcenar étant un lieu propice à la création - espace, calme, silence - chaque matin je me lève tôt pour être assise au bureau à 9 heures au plus tard et travailler ainsi jusqu'à l'heure du déjeuner. Le projet avance, interrompu parfois par de longues lectures, des moments de contemplation, des tentatives de bronzage à la moindre éclaircie, des balades et des discussions.

    Aujourd'hui nous avons tenté de nouveau l'expérience du télésiège. Le vent était calme, le soleil présent, le patron de bonne humeur et le tarif accessible. Nous avons donc survolé les vignes qui séparent le Mont noir du Mont rouge, la France de la Belgique, le voyage fut de courte durée mais drôle avec un petit goût d'enfance. Cette légère euphorie nous a menées à commander une gaufre au sucre glace sur la terrasse du Cordoba (pourquoi ce nom ?) tandis que nous regardions d'en bas d'autres olibrius monter sur ces drôles de sièges.

    Retour à pied par un chemin du parc au détour duquel se cache une grotte dédiée à la Vierge. Une messe se tient là dans les bois tous les dimanches à 16 heures, je serais curieuse de savoir qui vient prier à l'ombre des arbres. Plus loin, apparition d'un cheval blanc tout droit sorti du conte pour enfant. Les sous-bois deviennent de plus en plus magiques...

     

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  • VMY - Samedi 11 mai 2019

    • Le 11/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Samedi 11 mai 2019

    Rien. Ou pas grand chose. Journée de flemme, épuisée peut-être par la journée d'hier au lycée. Réveil en lecture - Écrire une histoire, d'Olivier de Solminihac - récit qui dit ou ne dit pas ce qu'annonce le titre, qu'est-ce qu'écrire une histoire ? Sieste et après-midi en lecture également - Au piano, de Jean Echenoz. Étrange roman qui bascule à mi-roman dans quelque chose qui ressemble à Hôtel des deux mondes d'Éric Emmanuel Schmitt, pourquoi pas mais ce n'est pas son meilleur livre.

    Geneviève a cueilli des marguerites, elle vit dangereusement, défiant les panneaux qui interdisent la cueillette. Le bouquet égaie la cuisine, ce lieu devenu le centre de nos discussions du soir autour du dîner. Moi je suis restée enfermée dans la maison tandis que mes colocataires s'en allaient promener, j'ai joué au fantôme derrière les fenêtre de la villa, faisant sursauter les curieux qui parfois collaient leur nez aux portes vitrées de la demeure.

    J'ai voulu prendre une photographie du potager des écrivains. Pour l'instant il n'y pousse rien, les graines ont à peine été enfouies et arrosées par Pascal le technicien, je ne sais pas si quelque plante, légume ou aromate verra le jour, les oiseaux viennent chaque jour et fouillent la terre de leur bec. J'ai glissé sur l'herbe humide pour capturer cette image, poignet droit et ego endoloris.

    J'aimerais recevoir une lettre, le lieu est propice à la correspondance :
    Villa Marguerite Yourcenar
    2266, route du Parc
    59270 Saint-Jans-Cappel

    Retour à la lecture, encore. Bonne nuit.

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  • VMY - Vendredi 10 mai 2019

    • Le 10/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar  - Vendredi 10 mai 2019

    Aujourd'hui je suis intervenue au Lycée Jean Bart à Dunkerque. Déjeuner avec Gilles Hogrel (proviseur), Carole Durant (documentaliste), Leila Vandewalle (professeure d'espagnol), Jean-Pierre Petel (professeur de français) et Charlotte Valois (mon accompagnatrice), puis direction le CDI pour deux séances d'une heure, la première en espagnol, la seconde en français, mais je ne vais rien écrire et laisser la parole aux élèves que je remercie encore et encore pour tout ce travail autour de Mon citronnier.

    Petit interlude avant de leur laisser la parole, j'ai vu la mer ! (Merci Charlotte qui a accepté de faire un détour, quinze minutes de marche sur le sable fin avant de revenir au Mont noir)

    [Allonz-y... et pardon pour la qualité des images, elles sont faites avec mon téléphone - Je les ai mises dans le désordre, il n'y a aucune volonté de les classer par préférence ou quoi que ce soit - Cliquez sur les images pour les agrandir]

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  • VMY - Jeudi 9 mai 2019

    • Le 09/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Jeudi 9 mai 2019

    Dans les briques de la façade de la maison, il y a un trou dans lequel des oiseaux ont fait leur nid. Je me suis approchée pour essayer de les voir, ils paillaient quelque chose qui ressemblait fortement à "J'ai faim, j'ai faim, quand est-ce qu'on mange ?". La mère (ou le père) a quitté l'arbre où elle (ou il) se tenait pour venir vérifier qui était cette grande perche humaine qui s'approchait de sa progéniture. Je crois que c'était une mésange bleue - je n'y connais rien - elle a commencé à voler autour de moi dans une danse en U, voulant certainement m'attaquer mais se rendant bien compte que j'étais plus grande qu'elle. Je me suis éloignée. Un ami m'a conseillé l'attitude orientale : sois zen et contemple. C'est un peu chiant mais j'essaie.

    Ça nous apprendra à naître dans le Nord, de Carole Fives et Amandine Dhée. Comment ne pas lire ce livre ici ? Les deux auteures-narratrices, à la demande de leur éditeur, initient un travail d'écriture sur Fives, un quartier populaire de Lille qui a connu un passé industriel puis, à la fermeture des usines, un fort chômage. Elles avancent dans leurs recherches, travaillent ensemble dans différents bars, entrecoupent le récit de leurs échanges par des voix de témoins. C'est drôle et touchant, à lire dans le Nord comme dans le Sud.

    Très belle soirée à la Villa. Vernissage de l'exposition de Benoît Galibert Au lieu d'écrire suivi d'une lecture-rencontre avec les trois auteures résidentes. Dominique Quélen animait la soirée, il avait lu les trois livres d'une façon rare et fine, trouvant un subtil fil rouge pour passer de La folie des solitudes de Geneviève Parot, à Mon citronnier, à Juste avant l'hiver de Françoise Parot. Le public était présent et attentif. Il a été question de fait divers dans la Creuse, d'enquêtes, de meurtres et d'absences, de Prague avant et après la révolution de velours, de langues et de poésie. Cocktail, échanges, chacun est reparti au travers des bois du parc laissant la maison silencieuse et ses habitantes ravies.

    Demain Dunkerque.

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  • VMY - Mercredi 8 mai 2019

    • Le 08/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Mercredi 8 mai 2019

    Jour férié. Frayeur du matin, l'eau s'est mise à couler par intermittence. Chasse d'eau, douche et lavabo propageaient un bruit de mitraillette, un staccato métallique, dans leurs tuyauteries. Croire un instant qu'il n'y aura bientôt plus d'eau dans l'immense Villa et penser à remplir rapidement des bouteilles pour ne pas mourir de soif si cela advenait.

    Retour à la normale, l'eau coule paisiblement des robinets, dehors la pluie. Les arbres se balancent dans le vent, les marguerites des champs lui résistent. Assise à mon bureau, je tourne parfois la tête à droite pour contempler cette danse, je crois que c'est beau mais cela m'ennuie, je voudrais le soleil pour pédaler sur les routes de campagne, retourner en Belgique ou explorer les Flandres.

    Lu Trois soeurs de Genevière Parot ma colocataire. Beaucoup aimé ces trois récits de trois soeurs séparées lorsque deux d'entre elles décident de fuguer pour entrer au couvent, laissant la petite dernière seule avec ses parents. Fresque historique - l'on traverse deux guerres - et familiale qui interroge intelligemment le rapport à la religion.

    Commencé La douceur des hommes de Simonetta Greggio, sorte de journal intime qui revient sur le passé et les amours charnelles d'une femme octogénaire sur le point de mourir. C'est cru, c'est drôle, parfois tragique, c'est savoureux comme savent l'être les mamies.

    Mini intervention via Skype dans une classe du Liceo linguistico di Milano. Les élèves ont traduit mon texte Je m'ennuie en italien (Mi annoio), nous avons échangé pendant trois quarts d'heure à propos des doutes ou zones d'ombres qu'ils avaient pu rencontrer lors de la traduction.

    Je regrette ce que j'ai écrit plus haut. Le soleil est revenu et je suis allée pédaler. Il m'a fallu deux heures pour parcourir la boucle de 14 km entre le Mont noir et Bailleul... La bicyclette était lourde - ou peut-être est-ce moi - j'étais à bout de souffle même en descente. Au retour, ayant la certitude que j'allais mourir dans les 3 km qui séparent Saint-Jans-Cappel du Mont noir, je me suis arrêtée à la baraque à frites.

    Je ne pédalerai plus.

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  • VMY - Mardi 7 mai 2019

    • Le 07/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Mardi 7 mai 2019

    Aujourd'hui, visite de Cassel, le village préféré des français en 2018 (si, si, si).


    Avec ses 176 mètres d'altitude, le Mont Cassel est une butte-témoin, relique de l'ère tertiaire. Cassel domine largement la plaine des Flandres maritimes françaises et belges. Au sommet du mont, devenu jardin public, un moulin, dernier vestige d'une époque qui en comptait plus de vingt.

    Nous avons visité le musée de Flandres qui propose actuellement une exposition "Fêtes et Kermesses au temps des Brueghel". Ce très beau bâtiment abrite ainsi une collection pour le moins étonnante si l'on regarde les détails des oeuvres présentées... je vous laisse juger.

    À ce jour, nous n'avons pas encore compris les horaires d'ouverture et de fermeture des estaminets qui sont nombreux mais toujours fermés lorsque nous arrivons. Peu importe, la promesse d'un repas moules-frites-bière approche.

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  • VMY - Lundi 6 mai 2019

    • Le 06/05/2019

    Villa Marguerite Yourcenar - Lundi 6 mai 2019

    Matinée shooting avec le photographe Bruno Dawaele. Perchée sur l'échelle de la bibliothèque à feuilleter un livre de Marguerite Yourcenar en polonais, j'ai pris l'air naturel des poètes qui flânent dans leur bibliothèque. Plus tard, assise dans l'âtre de la cheminée ou dans l'escalier en bois de l'entrée de la Villa, j'ai essayé de paraître tout aussi détachée. Photos à suivre.

    Après-midi d'automne, je lis sur les réseaux sociaux qu'il neige pas si loin d'ici. Le mois de mai fait ce qu'il lui plaît et moi j'écris. Quelques heures passées à ce roman en gestation, puis quelques minutes à vérifier la traduction espagnole de Mon citronnier dans le but d'intervenir vendredi dans un cours d'espagnol de terminale littéraire à Dunkerque, le reste de l'après-midi à passer mon site Internet en mode adaptatif.

    Aucune balade, aucune photo, journée statique, immobile et hibernante.

     

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