VMY - Mercredi 8 mai 2019

Villa Marguerite Yourcenar - Mercredi 8 mai 2019

Jour férié. Frayeur du matin, l'eau s'est mise à couler par intermittence. Chasse d'eau, douche et lavabo propageaient un bruit de mitraillette, un staccato métallique, dans leurs tuyauteries. Croire un instant qu'il n'y aura bientôt plus d'eau dans l'immense Villa et penser à remplir rapidement des bouteilles pour ne pas mourir de soif si cela advenait.

Retour à la normale, l'eau coule paisiblement des robinets, dehors la pluie. Les arbres se balancent dans le vent, les marguerites des champs lui résistent. Assise à mon bureau, je tourne parfois la tête à droite pour contempler cette danse, je crois que c'est beau mais cela m'ennuie, je voudrais le soleil pour pédaler sur les routes de campagne, retourner en Belgique ou explorer les Flandres.

Lu Trois soeurs de Genevière Parot ma colocataire. Beaucoup aimé ces trois récits de trois soeurs séparées lorsque deux d'entre elles décident de fuguer pour entrer au couvent, laissant la petite dernière seule avec ses parents. Fresque historique - l'on traverse deux guerres - et familiale qui interroge intelligemment le rapport à la religion.

Commencé La douceur des hommes de Simonetta Greggio, sorte de journal intime qui revient sur le passé et les amours charnelles d'une femme octogénaire sur le point de mourir. C'est cru, c'est drôle, parfois tragique, c'est savoureux comme savent l'être les mamies.

Mini intervention via Skype dans une classe du Liceo linguistico di Milano. Les élèves ont traduit mon texte Je m'ennuie en italien (Mi annoio), nous avons échangé pendant trois quarts d'heure à propos des doutes ou zones d'ombres qu'ils avaient pu rencontrer lors de la traduction.

Je regrette ce que j'ai écrit plus haut. Le soleil est revenu et je suis allée pédaler. Il m'a fallu deux heures pour parcourir la boucle de 14 km entre le Mont noir et Bailleul... La bicyclette était lourde - ou peut-être est-ce moi - j'étais à bout de souffle même en descente. Au retour, ayant la certitude que j'allais mourir dans les 3 km qui séparent Saint-Jans-Cappel du Mont noir, je me suis arrêtée à la baraque à frites.

Je ne pédalerai plus.

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Douceurdeshommes

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Villa Yourcenar Résidence écriture roman poésie