VMY - Vendredi 3 mai 2019

Villa Marguerite Yourcenar - Vendredi 3 mai 2019

La première nuit a été agitée, sorte d'insomnie entrecoupée de soupirs, expérience propice au premier texte de ma longue liste de choses à faire. Celui-ci parle d'une femme qui a peur de l'eau et qui doit dormir dans un bateau. Elle ne dort pas, je n'ai pas dormi.

Tentative d'aller-retour à pied à Saint-Jans-Cappel. Ce n'est pas si loin, sept kilomètres en tout, une jolie descente, une terrible remontée. Le village est assez désert, une épicerie de produits issus de la ferme, un coiffeur, une pharmacie, une boulangerie et le musée Marguerite Yourcenar. 

Un documentaire de la RTBF y est diffusé (je n'ai pas réussi à le retrouver sur Internet), 20 minutes qui retracent la vie particulière de cette femme de lettres. Orpheline de mère peu après sa naissance, elle est non seulement élevée mais éduquée par son père, homme érudit à la belle moustache, qui lui enseigne le grec et le latin et l'emmène en voyage partout en Europe. On la voit s'exprimer à propos de sa jeunesse et de ses écrits et l'on ne peut s'empêcher d'aimer cet accent aristocratique et cette façon de sur-articuler les mots. Genèse des trois oeuvres qui ont donné le nom des trois chambres de la villa où j'habite (Hadrien, Zénon et Alexis) : Mémoires d'Hadrien, de L'oeuvre au noir, et d'Alexis ou le Traité du vain combat ; genèse aussi de ses amours compliquées, plurielles, fougueuses que j'ai hâte de lire partiellement dans Feux

Les murs du musée sont recouverts de cadres qui contiennent photographies et textes dans un souci de chronologie thématique. On y lit l'enfant, l'adolescente, la jeune femme écrivain, l'amoureuse, l'académicienne, la Flamande, l'Américaine, et enfin l'écologiste. Car il semblerait que Marguerite Yourcenar ait été une fervente protectrice des animaux au point d'inciter Brigitte Bardot à aller sauver les bébés phoques (BB prétend ne jamais avoir reçu la lettre de Marguerite et dit en avoir eu l'idée toute seule... mystère). 

La guide du musée connaît l'histoire de Marguerite comme si elle avait côtoyée l'auteure. Elle en parle avec tendresse, on sent qu'elle aime ce lieu et les fantômes qui y habitent.

Retour à pied donc, après avoir acheté légumes, fromages, tisanes et cookies de la ferme. Le printemps s'éveille peu à peu. J'ai traversé des champs de blé que j'ai pris pour du houblon dans ce pays de bière, mais je n'y connais rien. Les maisons de briques pointaient leurs toits par-delà le vert qui doucement devenait orange.

J'ai posté une annonce pour louer un vélo électrique.

 

< JOUR PRÉCÉDENT          JOUR SUIVANT >

Img20190503142704

My young

Img20190503141027

Img20190503162937

Img20190503140730

Img20190503141913

poésie roman écriture Résidence Villa Yourcenar