- Accueil /
- Blog
Blog
VMY - Mardi 28 mai 2019
- Par sbarends
- Le 28/05/2019
Villa Marguerite Yourcenar - Mardi 28 mai 2019
Dernière nuit dans la grande demeure, derniers préparatifs avant de fermer la valise et de prendre le train demain, dernier déjeuner en compagnie de Marianne Petit la directrice et Bruno Dewaele le photographe, dernières lasagnes aux légumes, dernier tour du parc pour regarder la villa de loin une dernière fois, dernière carte postale reçue (merci Marie-Anne), derniers moments passés dans les bureaux à dire au revoir, à bientôt, j'espère que nous nous reverrons et surtout un grand merci, merci Marianne, Françoise, Béatrice, Virginie, Annick et Pascal, dernier dîner entre auteures, derniers rires, dernier parmentier au canard, dernier verre de vin rouge, dernière pluie d'un mois de mai qui parfois ressemblait à novembre, dernières lueurs de la bergerie de l'autre côté du parc où travaille l'équipe, derniers bruissements du vent dans les tilleuls, derniers chants d'oiseaux dont j'ai commencé à apprendre les noms (mésange bleue, pic-vert, hulotte, faisans), dernières lignes écrites dans cette maison, les prochaines le seront depuis le train de Lille à Lyon, avant-dernier billet de ce blog dédié à ma résidence à la Villa Marguerite Yourcenar.
![]() |
![]() |
![]() |
VMY - Lundi 27 mai 2019
- Par sbarends
- Le 27/05/2019
Villa Marguerite Yourcenar - Lundi 27 mai 2019
Seulement deux jours avant le départ, avant le retour, la maison s'agite de toutes parts, Geneviève Parot s'expédie à elle-même des cartons de choses qu'elle n'a pas le courage de transporter dans sa valise, Françoise Henry s'est délestée du superflu auprès de sa fille venue lui rendre visite en voiture, moi je croise les doigts pour que tout rentre dans la valise. Je n'ai rien de plus, mais une loi étrange agit sur les objets et les rend toujours plus volumineux au retour qu'à l'aller.
J'ai cueilli trois feuilles de grands arbres du parc, une pour chacune de nous, en souvenir de ce séjour en pleine nature. Lecteurs botanistes vous n'aurez aucun mal à les reconnaître. Les feuilles sécheront, je l'espère, et resteront dans une livre de ma bibliothèque, si possible de Marguerite Yourcenar (ai-je seulement un livre d'elle à la maison ?).
Dép'art, c'est le nom du pass culture du département du Nord. On nous a offert une belle enveloppe avec dix illustrations de lieux emblématiques, dont la villa Marguerite Yourcenar. C'est beau.
J'ai reçu une carte postale et une lettre anonyme qui me laisse perplexe et curieuse. Elle a été postée à Saint Priest (mais peut-être est-ce le centre de tri de Lyon) et semble écrite par un poète. Je suppose qu'il s'agit d'une connaissance mienne, peut-être même un ami. Merci à cette personne de se dénoncer rapidement avant que je ne devienne folle.
Après-midi salon de thé à la villa. Charlotte Valois (et le plus mignon des bébés) est venue récupérer le vélo qu'elle m'avait prêté. J'espère que j'aurais la chance de recroiser sa route, à pied ou à vélo, ici ou là. Il est toujours triste de rencontrer des personnes avec qui l'on voudrait continuer à parler. Idem pour Marie-Anne Plet qui est revenue les bras chargés de victuailles - fraises, confiture maison, liqueur, bonbons aux coquelicots, thé et un gâteau chocolat-orange Tu m'aimes-tu ? - je n'ai pas de mots (coeur avec les doigts).
Reçu par Instagram un message qui m'a bien fait plaisir, il semblerait que mon éditeur Le chat polaire soit un champion des envois par la poste. Je dis ça, je ne dis rien.
|
VMY - Dimanche 26 mai 2019
- Par sbarends
- Le 26/05/2019
Villa Marguerite Yourcenar - Dimanche 26 mai 2019
Malo-les-bains, la plus belle plage du Nord (c'est ce qui est écrit en arrivant), la plage de Dunkerque. Il faudrait déménager la Villa Marguerite Yourcenar au bord de la mer, laisser les auteurs contempler les mille nuances de gris, de bleu et de vert. Quel plaisir - semblable à l'excitation de l'enfance - que de courir sur la plage, marcher contre le vent, taquiner l'écume clair du bout de l'orteil, faire fuir le mouettes, trouver des coquillages vides, emplir ses poumons d'un air iodé, joie.
Moules-frites-bière en terrasse face à la mer, chez Le roi de la moule (ça ne s'invente pas). Plage de nouveau, des kilomètres de sable fin, la marée basse, il m'a fallu aller loin pour rejoindre l'eau avec cette peur au ventre de ne pas avoir assez de temps pour revenir à terre à marée haute.
Beaucoup de vent, les cheveux en bataille, une heure de répit au Laac - Lieu d'art et action contemporaine de Dunkerque - on entre par un jardin de sculptures qui mène à un bâtiment moderne bien qu'un peu vétuste. Trois étages, collection temporaire au rez-de-chaussée autour du gigantisme, au premier étage une sélection des meilleures oeuvres de la collection permanente (avec, entre autres, de magnifiques Arman, Niki de Saint Phalle, Bernard Heidsieck, César, Vasarely, Isidore Isou, etc.). Au dernier étage, un étonnant cabinet d’arts graphiques, meubles à tiroirs qui cachent des merveilles à condition de les ouvrir.
Et la mer, de nouveau, pour lui dire au revoir, pour revoir ces incroyables dégradés de bleu-gris, gris-vert, vert de gris, gris bleuté.
C'est Charlotte Valois qui m'a emmenée de nouveau à Malo aujourd'hui, deux fois merci à elle. Mais c'est Hélène Dorion qui m'a accompagnée, avec son livre L'âme rentre à la maison qu'elle a écrit depuis une île, solitaire et entourée d'eau, elle y parle d'amour... Moi aussi je rentre bientôt à la maison.
Malgré la distance, je suis allée voter... par procuration. Pas de marché, pas de promenade, pas de rencontre avec les voisins et amis du quartier, mais un bulletin dans l'urne tout de même.
< JOUR PRÉCÉDENT JOUR SUIVANT >
VMY - Samedi 25 mai 2019
- Par sbarends
- Le 25/05/2019
Villa Marguerite Yourcenar - Samedi 25 mai 2019
Je suis maaaaaalade, complètement malaaaaaade, bon juste un petit rhume mais ce n'est pas agréable du tout, la tête lourde n'aide pas à la création.
J'ai regardé le documentaire À voix haute de Stéphane De Freitas et Ladj Ly. Une vingtaine de jeunes étudiants de la Seine Saint-Denis (le 93) décident de s'inscrire aux cours qui préparent au concours d'éloquence. Ça peut faire peur comme ça, on se dit que ça va être encore un film plein de bons sentiments, et bien oui, et ça fait un bien fou de voir tous ces jeunes qui savent ce qu'ils veulent et qui ont conscience que le langage est un moyen de s'en sortir, que maîtriser les mots ouvre bien des portes et permet d'avancer. Le documentaire est plein d'humour aussi, de poésie, de slam, d'histoires intimes, de combats personnels et universels. Bravo les jeunes !
En parlant de jeunes, j'ai lu Nous serons de héros de Brigitte Giraud. Comme toujours, son récit est fort, juste, beau. Deux histoires se mêlent, celle de la dictature au Portugal suivie de la révolution des œillets et celle de la guerre d'Algérie. Le narrateur est un enfant portugais exilé en France avec sa mère après l'arrestation et l'assassinat (un accident dit-on) de son père. Il est question de la perte de l'enfance, de la construction d'une nouvelle identité, de ce que l'on laisse et de ce que l'on gagne, mais il est question aussi du corps, du désir, de l'éveil des sens.
Faute d'écrire, je tricote. Je suis nulle en tricot, il va falloir l'admettre mais j'arriverai à finir cette foutue écharpe rouge. Elle ressemble à un portrait de mes humeurs, parfois la maille est souple, d'autres fois elle est trop serrée, il y a des trous par ci par là mailles perdues par inattention ou échappées lors d'un mouvement trop brusque, le début est plus étroit que la fin car je rajoute des mailles par inadvertance, je suis curieuse de finir mon ouvrage.
Demain, Malo-les-Bains, la mer !
Recherche
Infolettre
Agendas
Évènement à venir
Amb veu alta
Festival de poésie en ligne sur la page Facebook ou la chaîne YouTube d'Ana Cecilia Altamirano Román. Programme à venir...
Derniers tweets